Le Châtaignier
L’arbre à pain limousin ou châtaignier s’il a été très apprécié pour son utilisation culinaire a eu aussi une grande importance dans le quotidien des habitants des châtaigneraies.
Très tôt repéré pour la souplesse de ses jeunes pousses, et les deux principales qualités de son bois, fissile et durable, le châtaignier s’est vu mêlé à de nombreuses applications principalement utilitaires.
Quelques exemples
- Les jeunes pousses 2-3 ans ont servi à faire les paniers à crabes,
- Les feuillards ont cerclés les tonneaux contenant les liquides, pour les faire rouler…
- Les bois un peu plus gros 6-7 ans (env. diam 10 cm) ont été fendus pour faire les clisses (ou éclisses) pour la vannerie, meubles, paniers…
- Les bois un peu plus gros encore servaient à faire des piquets de clôture ronds ou fendus, piquets de vigne, poteau pour la mytiliculture…
Enfin les arbres étaient utilisés par les menuisiers, charpentiers et pour la fabrication des meubles au même titre que d’autres essences indigènes mais dans ce cas avec deux propriétés importantes, d’éloigner les araignées et d’être peu sensible aux insectes destructeurs du bois.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Notre époque moderne a supprimé plusieurs applications sous le seul prétexte dans bien des cas de l’économie pure au détriment parfois de l’aspect écologique, et renouvelable du châtaignier.
La fabrication du feuillard s’est marginalisée.
Le piquet et la clôture de pavillons se sont développés.
La décoration des parcs et jardins portée par une mode actuelle sur le châtaignier a particulièrement développé ce créneau On parle aujourd’hui de mobilier d’extérieur, de mobilier urbain.
L’éco-construction vient redonner au châtaignier ses lettres de noblesse.
Il n’est pas de menuiseries plus durables dans le temps que celles réalisées en châtaignier.
Ce bois intéresse aujourd’hui les designers tant ses applications sont diverses et variées, qu’aucune autre essence ne peu rivaliser.
L’inquiétude aujourd’hui quand on comprend que nous sommes dans des métiers de main d’œuvre est de craindre l’abandon progressif de la châtaigneraie pour des raisons économiques pures (encore une fois).
Gageons que le châtaignier fidèle à lui-même rejaillira de plus belle après la coupe quand on aura compris que toutes les qualités qu’il possède sont dans l’intérêt de l’homme et sont donc une contribution à un monde tout simplement meilleur.